Comment être plus à l’aise à l’oral ?
Vous vous sentez mal à l’idée de prendre la parole devant les autres ? Vous êtes loin d’être le seul. 75 % de la population a peur de parler devant un public, plus de 200 millions de personnes se sentent nerveuses à l'idée de parler à d'autres personnes. On appelle cette peur, la glossophobie. Seulement, dans les études comme au travail, il est primordial de savoir s’exprimer à l’oral de le faire. Comment surmonter cette peur pour renvoyer le meilleur de soi lors de ce passage obligé ?
La charrue avant les bœufs
Avant toute chose, il est important de déterminer la cause de votre peur. En effet, difficile de surmonter quelque chose sans connaître ses origines et ses moteurs. Posez-vous la question de ce qui vous effraie. Est-ce le regard des autres ? La perspective d’être jugé ? Celle d’avoir un trou de mémoire ou de vous tromper ? Est-ce tout simplement de la timidité ou la peur du ridicule ? Ce n’est qu’une fois que vous aurez déterminé le problème précis, que vous pourrez vous concentrer sur sa résolution.
Le centre du monde
Parfois, il est agréable de se penser le centre du monde, et d’autres fois, c’est extrêmement pénible. Tous ces regards nous font nous sentir très mal et on peut facilement être désarçonné. Tout d’abord, essayez de dédramatiser. Cela peut être dur sur le moment, mais prenez du recul. Le centre du monde, ça reste très relatif et quand bien même vous auriez l’impression que c’est le cas, n’oubliez pas que vous n’êtes pas tenu d’être parfait en toutes circonstances et surtout que votre public, lui, ne l’est pas non plus ! Ce qu’il faut, c’est rapidement réagir en cas d‘imprévu ou de dérapage, l’humour ou l’ironie peuvent être de bonnes manières de vous tirer avec les honneurs d’une situation stressante.
Gardez en tête que l’égo est votre pire ennemi, c’est lui qui vous pousse à craindre le regard et le jugement des autres. Apprenez à dédramatiser, vous êtes tous humains, vous pouvez vous tromper et c’est même normal. L’important, c’est de rester vous-même et de renvoyer l’impression d’être à l’aise (même si c’est faux). Concentrez-vous sur vos points forts et tout ce que vous avez déjà affronté et traversé pour acquérir de l’aisance. La confiance en soi peut venir naturellement, mais le plus souvent, c’est quelque chose qui se travaille.
Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué
Préparer le meilleur
Être confiant, c’est bien, mais mieux vaut quand même rester réaliste et venir bien préparé pour éviter d’être pris au dépourvu. Pour cela, assurez-vous de :
- bien définir le message que vous voulez faire passer.
- adapter votre discours à votre auditoire.
- privilégier la qualité à la quantité.
- retenir les phrases essentielles et vous fixer des repères.
- anticiper les questions qu’on peut vous poser.
- répéter encore et encore.
Le but est de créer certains automatismes pour vous permettre de ne pas seulement vous focaliser sur ce que vous avez à dire, mais aussi tout le reste. En cela, préparer un oral ne diffère pas de préparer une compétition sportive. N’hésitez pas à vous entraîner devant un miroir, vos proches ou une caméra. Un regard extérieur préalable peut vous être très bénéfique.
Anticiper le pire
Mais voilà, on a beau se préparer au mieux, parfois un imprévu, une faute, un souci technique vient mettre à mal notre présentation. Ce n’est pas être pessimiste de penser aux pires scénarios, c’est au contraire une façon de dépasser des peurs qui peuvent vous paralyser et complexifier votre tâche. Prévoyez des solutions ou du moins des réactions à mettre en place en cas de problème et gardez à l’esprit qu’il vaut toujours mieux se montrer honnête avec son public, plutôt que de chercher à cacher ou nier ce qu’il se passe. Quitte à plaisanter dessus. Il en va de même en ce qui concerne les questions imprévues. Cela dépasse votre domaine d’expertise ? Dites-le, ne prétendez pas le contraire. Personne ne vous en voudra.
Un chat dans la gorge
C’est bien connu, difficile d’entendre un message si le son est d’office brouillé. Pour être à l’aise à l’oral, il est impératif de travailler votre communication verbale. En effet, un vocabulaire élaboré ainsi qu’une bonne diction faciliteront considérablement votre tâche. Voici quelques conseils pour vous y aider :
- Pensez à parler suffisamment fort.
- Travaillez votre articulation, afin de ne pas mâcher vos mots.
- Faites attention à vos tics de langage (euh, alors, voilà, donc…).
- N’évitez pas les silences, bien placés ils donneront de l’ampleur à votre message.
- Utilisez un vocabulaire approprié, riche et varié.
- Faites des phrases courtes.
- Soyez dynamique, quitte à faire des ruptures de rythme pour garder l’attention de votre auditoire.
Un poisson hors de l’eau
Vous avez déjà vu un chanteur animer une foule en restant planté droit comme un piquet sur scène ? Non ? C’est normal ! Il n’y a pas que la communication verbale qui compte, pour captiver son auditoire, il faut aussi avoir une présence physique significative. Votre gestuelle, votre regard, votre attitude sont tout aussi importants que vos mots. C’est pourquoi :
- Tenez-vous droit, les pieds bien ancrés au sol.
- Ne soyez pas complètement figé, le mouvement capte plus facilement le regard et donc l’attention. Regardez l’ensemble de votre auditoire.
- Faites quelques gestes pour accompagner vos paroles ou laissez vos bras détendus, évitez les bras croisés ou les mains dans les poches.
- Souriez.
En suivant ces conseils, vous ne deviendrez peut-être pas Simone Veil ou Martin Luther-King, mais vous pourrez mobiliser les ressources nécessaires pour faire le meilleur oral possible et vous débarrasser de la glossophobie.
Rédactrice : Clotilde Chevalier
Direction Communication Groupe IGENSIA Education